Iris Elbazis – Présidente de WSC Group

  • 1) Iris, en premier lieu, peux-tu nous présenter ton parcours ?

  • Oula ! Alors remontons à mes débuts ! Après avoir fait un BAC S, je suis partie en médecine. J’ai été ce qu’on appelle reçu-collé, c’est-à-dire que je n’étais pas sélectionnée directement en médecine et j’avais donc la possibilité de faire autre chose. J’ai donc décidé de partir en recherche jusqu’à la fin de mon Mastère Neurologie / Physiologie du muscle. Je faisais déjà du jeux-vidéo à titre bénévole à l’époque, où je faisais de la rédaction Esport avec notamment Zouloux (que je connais au final depuis 10 ans maintenant) mais j’avais quelques facilités en cours donc je me suis pas trop posée de questions. En finissant mes études, j’avais pour ambition d’être prof, pour justement me laisser du temps, et continuer à travailler dans le milieu de l’Esport un peu bénévolement.

    Au final, 3 mois après le début de mon travail, donc à 25 ans, j’ai eu un poste chez Millénium, en stage, à Marseille. J’ai donc tout plaqué pour ce job. Avec du recul, je sais que j’adore enseigner, mais tout l’environnement « prof » et éducation, n’étaient vraiment pas faits pour moi. C’est vraiment ce poste chez Millenium qui m’a introduit dans le milieu de l’Esport. Surtout qu’à l’époque, l’Esport n’était pas aussi démocratisé que maintenant, et c’était d’autant plus compliqué d’y rentrer quand on sait que je suis une femme (même si maintenant il n’y a aucun souci à ce niveau-là). 1 ans après le rachat de Millénium par Webedia, je suis parti chez Eclypsia. Aujourd’hui, me voilà gérante du WSC Group, qui a pour but d’aider les talents et/ou les marques à monter leurs projets dans le domaine du jeu-vidéo et de l’Esport !

  • 2) Quels sont les domaines d'intervention du WSC Group ?

  • Le WSC Group va essentiellement intervenir sur la gestion de projet des influenceurs par rapport aux marques. Nous allons prendre en mains certaines de leurs décisions, sur demande, afin de les aider dans le bon déroulement de leurs projets. Nous allons également les aider à s’organiser, avec leurs RDV extérieurs avec des marques ou d’autres acteurs externes. À partir du moment où un influenceur acquiert assez de notoriété pour recevoir plusieurs demandes de projets par mail, il va de soi qu’il peut se sentir vite dépassé. Ils font donc appel à nous, pour mettre un peu d’ordre dans leur planning, et favoriser les chantiers qui peuvent se montrer intéressants pour eux, mais aussi pour la marque ! C’est bien connu, les influenceurs reçoivent beaucoup d’Opé Spé par jour, et certaines d’entre elles méritent vraiment réflexion !

  • 3) Comment se passe le contact avec vos clients ?

  • Concernant justement les influenceurs, ce sont eux qui nous démarchent ! Nous allons rarement nous-même vers les influenceurs. L’Esport et le monde des jeux vidéo est un domaine où tous ses acteurs se connaissent. Nous n’avons donc généralement pas de mal à garder ou établir le contact !
    Au sujet des marques, nous leur faisons des propositions de brief, qui répondent à leur demande lorsqu’ils contactent un talent, et qui permettra de trouver la meilleure contrepartie entre la marque et l’influenceur !

  • 4) Quelles sont les éventuelles difficultés que rencontrent généralement ces talents, et pour lesquelles vous les conseillez ?

  • Cela dépendra du projet pour lequel le talent nous mandatera. La difficulté peut être aussi bien logistique qu’humaine. Par exemple, nous sommes toujours à l’affût de projets supers-cool ! Pour nous, même si un talent n’est pas « connu », il est tout aussi intéressant si son projet est pertinent et ambitieux ! Du coup forcément, nos difficultés vont dépendre du champ d’action du talent en question : si c’est par exemple un nouveau talent qui n’a pas forcément énormément de relations, alors ce sera à nous de trouver les bons contacts pour le bon développement de son projet. Si par contre l’influenceur nous propose déjà des suggestions de collaborateurs, alors il ne nous reste plus qu’à aller vers eux et brainstormer !

    Globalement, la difficulté principale que rencontrent nos talents est sur un angle organisationnel. On va donc les aider à mieux gérer leur emploi du temps, leurs prises de RDV, bref, à gérer tous leurs contacts avec les acteurs extérieurs.

  • 5) Que peux-tu nous dire sur les projets du WSC Group en cours, et quels sont vos objectifs sur cette année 2019 ?

  • Concernant nos projets, je ne peux malheureusement pas en parler, mais ça reste quelque chose de très existant, qui anime notre équipe au quotidien !

    Quand je regarde cette année 2018, nous sommes très fiers du travail fourni. Nous avons fini 2018 avec un très bon chiffre d’affaires, et des projets tout aussi captivants. En ce qui concerne les objectifs de 2019, nous allons continuer à nous développer du point de vue humain. Nous recrutons par exemple des stagiaires en marketing, qui se découvrent une fibre pour la gestion de talent durant leur séjour chez nous, et que nous gardons par exemple.

  • 6) Quelles sont les compétences que l'on doit avoir lorsque l'on souhaite manager correctement de futurs talents ?

  • Dans mon cas, je ne parlerais pas de compétence mais d’intérêt. Je dirais qu’il faut avant tout regarder et surtout comprendre les mentalités des influenceurs, marques, et du secteur dans lequel tout ça évolue, les jeux vidéo. Par exemple, je pense qu’il est impossible d’encadrer et de conseiller un rappeur, si son manager n’écoute pas ce genre de musique. Personnellement, je suis gameuse depuis toujours, donc ça ne m’a pas posé de problème.

    Ensuite, la compétence clef à avoir est l’organisation : les influenceurs qui nous contactent sont généralement un peu perdus dans leur planning. Bref, nous leur servons également de « Google Agenda ! ». (rire)

    Mais ce qui prime avant tout, c’est la relation de confiance que nous essayons de construire avec les personnes. Je pense donc qu’il faut absolument être le plus humain possible ! C’est comme ça que l’on arrive à insérer des talents prometteurs dans un secteur où tout le monde (ou presque) se connaît déjà comme l’Esport.

  • 7) Enfin, le conseil du Chef : A partir de quels moments une personne « en devenir » doit-elle, d'après toi, s'entourer d'un manager ?

  • Ça dépendra du caractère de la personne. Un manager coûte cher, généralement. C’est pour ça que les influenceurs s’entourent généralement au début de leur bande de potes, qui vont les aider à monter les vidéos ou encore gérer les réseaux sociaux. Je pense qu’un jeune talent peut commencer à voir pour un manager, à partir du moment où il reçoit trop de demandes de la part de marques ou d’autres acteurs. Cela lui permettra d’avoir un planning construit, et surtout de prendre des décisions qui pourront parfois faire prendre le tournant à sa carrière.

    Ensuite, un dernier point important : si un influenceur est mineur, alors il ne faut surtout pas hésiter à prendre un manager ! Les risques, et les retombées, sont nombreux lorsque nous sommes mineurs et que nous ne sommes pas accompagnés d’un professionnel. Il peut y avoir des conséquences sur les parents et les proches. Il ne faut surtout pas hésiter, je pense que peu de gens à l’heure actuelle ont conscience à 100% de tous les dangers que l’on trouve dans ce domaine !


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Le préparateur mental dans l'Esport, aussi nommé Coach mental, est un professionnel du développement personnel et de l'accompagnement à la réussite. François Géraud, alias « The Coach », nous disait de...

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