Vous êtes des malades !

  • 1) En premier lieu, Olivier, pourrais-tu nous expliquer ce qu'est JK Groupe ?

  • C'est une société qui est née dans l'esport et qui a pour vocation de porter des projets créatifs. Nous développons ainsi des storytelling et des innovations afin d'accompagner des projets autour de l'esport . A noter que l'on parle de JK « Groupe » parce que nous avons monté plusieurs entités dans la structure. Il y a ainsi JK Agency, qui propose des concepts à des marques et à des éditeurs, et au travers de laquelle nos clients font appel à notre créativité (Playstation, Orange, Electronic Arts, ou encore Ubisoft) ; JK Prod, qui est notre boite de production en interne, et qui permet de concevoir la plupart des réalisations de l'agence ; et nous allons mettre en place de nouvelles entités, telle que JK Développement, afin de répondre à une demande croissante de la part des différents acteurs.
  • 2) Ton entreprise évoluant dans l'esport depuis plus de 4 ans maintenant, quel regard as-tu quant à l'évolution du marché au cours de cette année 2016 ?

  • C'est une année exceptionnelle. Historique même. Je pense que les opportunités se sont dupliquées, et pour autant, dans toutes ces opportunités, il n'y en a pas que des bonnes ! Effectivement, qui dit opportunités dit opportunistes, et l'on ne peut que constater un certain nombre d'écueils sur tout ce qui nous est proposé (bien souvent des aventures menées dans la précipitation ou sans une bonne compréhension du sujet). C'est du reste pour cela qu'au sein de JK Groupe, nous faisons particulièrement attention au choix des partenaires avec lesquels nous allons nous associer. Nous n'avons pas bâti JK pour devenir un géant qui accumule de l'argent, mais bien pour vivre une belle aventure de passionnés, tout en étant réalistes et conscients des enjeux.
  • 3) Entre consolidation et emballement, le secteur de l'esport est extrêmement mouvant en ce moment. Est-ce le bon moment pour qu'un entrepreneur lance son activité ?

  • Ha … grosse question. Je pense que l'on est en train d'alimenter une bulle, mais ça, c'est une évidence pour beaucoup de monde. C'est donc une belle bulle, qui est séduisante sur le papier, et comme dans toutes les bulles, il y a des opportunités. Cependant, il vaut mieux être, d'après moi, bien accompagné et avoir une bonne connaissance du milieu, sans quoi il y a 80 % de « chance » pour se retrouver dans le mur. Effectivement, il y a une certaine densité du langage à maîtriser, des obstacles à éviter, des opportunités à ne pas saisir , tant et si bien qu'il est difficile de tout comprendre si l'on n'est pas soit même quelqu'un d'averti. Et c'est une évidence que beaucoup resteront sur le carreau. Donc pour conclure, allez chercher la réalité, et surtout pas le « dream ».
  • 4) Tu parles souvent « du besoin d'exigence » que doivent avoir les acteurs esportifs. En quoi cette valeur est-elle si importante ?

  • Alors déjà parce que c'est une valeur que je porte, qui me touche énormément. On est dans une société en pleine mutation, et je pense que si l'on ne l'est pas, on finit par se perdre dans des faux-semblants qui pourraient être néfastes autour de soi. Et on a trop besoin de cette quête de sens dans ce monde où l'on perd de plus en plus ses repères. Je tends à cultiver une relation de confiance intime, tant vis à vis de mes collaborateurs que de mes partenaires, et cette relation passe obligatoirement par ce besoin d'exigence. De toutes manières, dans un monde aussi concurrentiel que l'esport, si on ne se démarque pas, on n'existe pas... Or je considère véritablement que cette valeur nous permet de nous démarquer. Et comme faire du contenu pour faire du contenu ne m'intéresse pas, et que je préfère amplement faire de la qualité, je suis par conséquent exigeant quant à notre manière de travailler et de produire.
  • 5) [Instant PUB] : Quelle dynamique t'anime lorsque tu réalises et présentes le Canal Esport Club ?

  • Alors, vraiment, ce qui m'anime lorsque je suis sur le plateau et que je parle à tous ces gens, … et bien … je me sens animé par un devoir de leur faire comprendre l'esport, de les divertir, et d'ouvrir les portes d'un nouveau monde. Je souhaite qu'à la fin de l'émission, ils se disent « putain, j'ai (enfin) compris, et ça a l'air génial et super riche ». Et d'un autre côté, pour celui qui connaît déjà l'esport, j'espère qu'il se dit « ils ne m'ont pas menti, ils parlent mon langage, et j'apprends une densité que je n'arrive pas à trouver sur internet ». Et je me fais vraiment un devoir d'arriver à ce résultat, même si c'est un véritable casse-tête de conception et de réalisation.
  • 6) Si tu devenais demain chargé du numérique et de l'innovation pour le gouvernement, quelles seraient tes trois premières mesures vis-à-vis de l'esport ?

  • Je poursuivrais déjà le chantier du statut des joueurs professionnels. Il me semble effectivement important qu'ils puissent évoluer dans un cadre plus précis en leur offrant des droits à la mesure de leur carrière (tout en restant vigilant quant à l'impact de cette mesure sur un écosystème encore très fragile). La seconde mesure concernerait la représentation du jeu vidéo / esport à l'image : je pense qu'il faut vraiment poser le débat sur la table, à savoir « qu'est-ce qui est violent, et qu'est-ce qui ne l'est pas ; qu'est ce qui est considéré comme les valeurs de l'esport, qu'est ce qui ne l'est pas ; etc ». Bref, il faut que l'on statue sur ces différentes représentations à l'image du toléré/non toléré. Enfin, la dernière mesure concernerait l'éducation autour du jeu vidéo / esport. Je pense qu'il y a un vrai problème à ce niveau. Il me semble important que tout le monde, parents compris, puissent comprendre et déterminer à quel moment et dans quelle mesure jouer à un jeu vidéo est bien ou devient néfaste.
  • 7) Enfin, le conseil du Chef : Quelles sont, d'après toi, les meilleures manières pour un jeune entrepreneur de développer son réseau de contacts dans l'esport ?

  • Moi, j'essaierais de rentrer dans le maillage associatif et/ou dans une structure qui a déjà une assise dans le domaine, et ce afin de développer son réseau et sa compréhension du milieu. Je ferais aussi en sorte d'avoir des yeux partout, c'est à dire de s'appliquer une extrême rigueur en matière de veille informative afin de comprendre le fonctionnement des acteurs, ainsi que les enjeux de telle ou telle décision prise par ces derniers. Et pour finir, je dirais qu'il faut aller au contact, il faut aller provoquer les rapports, les échanges. Il faut sonder, sonder et sonder encore, laisser de côté toute subjectivité, et s'en tenir à des données fiables afin de gagner en compréhension et crédibilité.


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