Bertrand Brocard - Président du Conservatoire National du Jeu Vidéo

  • 1) Pourquoi avoir fondé, à la mi-2016, le Conservatoire National du Jeu Vidéo ?

  • Arrivé à la retraite, malgré de multiples occupations dans des domaines assez divers, et devant l’intérêt que suscitait les archives dont je disposais, il m’a semblé utile d’utiliser l’expérience que j’avais acquise lors de la mise sur pied de la Cité du jeu vidéo pour relancer, non pas ce projet très lourd financièrement, mais de me concentrer sur une des composantes, à savoir la partie « Conservatoire ».
    Et ce d’autant plus qu’il y a urgence !
    En effet, les premiers acteurs français ont dépassé comme moi l’âge de 65 ans…
    Un certain nombre d’entre nous sont déjà décédés et notre mémoire ne sera pas non plus éternelle !
    On a la chance de pouvoir encore faire témoigner les pionniers donc il ne faut pas perdre de temps !

    Si les créateurs de la Cinémathèque avait commencé leur travail du temps de Méliès et des frères Lumière… Quels trésors auraient été préservés. Bien sûr l’interprétation par les chercheurs est intéressante mais le témoignage direct des créateurs est irremplaçable !

    Par ailleurs, les supports ne sont pas non plus éternels : les cassettes, disquettes, disques durs, disques optiques, cartouches s’effacent, s’oxydent et deviennent illisibles. Là aussi il y a urgence pour récupérer ces données avant effacement complet !
  • 2) Quels sont les champs d'actions du CNJV ?

  • La mission principale du Conservatoire National du Jeu Vidéo est de rassembler les collections industrielles et personnelles des créateurs de jeux vidéo pour les préserver, les archiver, en faciliter l'étude et la valorisation.
    Notre positionnement est original puisque nous nous positionnons sur les aspects de création et de production.
    « Comment passe-t-on d’une idée à un produit fini ? ».
    Mais le mieux est de se référer à notre site Internet pour en savoir plus !
    www.cnjv.fr
  • 3) En moins de 2 ans, le CNJV est devenu l'un des acteurs référents quant à la préservation du patrimoine vidéo-ludique. Comment l'expliquez-vous ?

  • D’abord par l’énergie que nous avons déployé depuis le départ avec un investissement en temps très important. Par ailleurs, en tant qu’ « ancien » j’ai une certaine légitimité et mon expérience a été utile. Nous avons aussi été actif en matière de communication sans oublier des déplacements en France auprès de tous les acteurs potentiels.
    Nous avons aussi une approche modeste… nous ne prétendons pas tout savoir et expliquer aux autres ce qu’ils devraient faire. Et on se place dans une logique de mutualisation des forces, de synergies entre les différentes structures, chacune avec ses spécifités.
  • 4) Comment pouvons-nous, nous gamers, nous joueurs occasionnels de tout âge et milieu, vous aider dans vos missions de sauvegarde et de partage de notre patrimoine « jeu vidéo » ?

  • Il y a plusieurs moyens de nous aider. Bien sûr en nous aidant financièrement par des dons ou des recherches de sponsors. C’est une activité que nous devons faire et pour laquelle nous avons besoin d’aide.
    Mais ce soutien peut aussi passer par la participation à nos activités lors d’opérations ponctuelles que nous organisons pour accélérer l’inventaire ou l’indexation de nos fonds.
    Cela ne remplace pas le travail de spécialistes de la conservation et de l’archivage dont nous avons besoin mais cela est utile. Il y a d’autres activités qui peuvent d’effectuer à distance en matière de communication et de valorisation.
    Quelque soit l’envie, la compétence ou la disponibilité de chacun, le mieux est de nous contacter par le biais du site Internet !
  • 5) Enfin, le conseil du Chef : Le CNJV, c'est aussi des colloques à destination des professionnels et amateurs de jeux vidéo. D'où notre question : quels sont, d'après vous, les points essentiels d'un colloque réussi ?

  • Nous n’avons pas une expérience immense dans ce domaine mais la réussite du colloque de décembre à Paris m’a confirmé qu’il était essentiel que l’organisation soit parfaite ; que le planning doit être respecté (rien n’est plus frustrant – et impoli - que de zapper le dernier intervenant comme cela arrive quelquefois !) ; qu’il faut maintenir un contact très proche avec les intervenants et que ceux-ci aient envie de venir pour l’intérêt du colloque pas pour une question financière ; que l’accueil des participants est important et enfin, bien sûr, que la promesse annoncée soit tenue dans l’intérêt des interventions et tables rondes.


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